Par cette chaude nuit de mai, alors qu'en voiture, j'écoutais
Villa-Lobos et d'autres musiciens, brésiliens et pas laids,
C'est sur vos fesses, Doble, ma douce amie, que je méditais,
Et qu'en moi-même, en mon palais, je tremblais ...
Pas de votre fait, non, car fair-play, avec la grâce qui vous est coutumière,
Vous reconnaissiez que votre derrière,
Votre "capital sexe", ajoutait un charme androgyne
A vos nombreux et troubles appâts, dans la soie comme en jeans...
C'est donc qu'il était garçonnier, en plus d'être mutin...
Hélas, le coquin ! il était traître et retors, et plus encor' catin...

Je tremblais donc, car jusqu'alors les choses étaient claires :
Aux filles d'arborer les mamelons et fiers terrils,
Où glissent les cravates de notaire
Aux garçons les vallons et collines _ et aussi les abîmes,
des belles et douces raies culières...
Nous triomphions glorieux, quoique sans périls...
Dormions en cuillères, et tutoyions les cimes ...

Quand autrefois à genoux mes amants, à l'unisson,
S'écriaient, embrassant mes fesses fières : Alunissons !
Aujourd'hui me voici pansu, fessu, mammelu, vieux et nu,
Bien laid en somme, et bien désarmé si la guerre est venue...
Qui viendra cueillir mes pommes autrefois d'or
Maintenant blettes et flétries, et sur lesquelles la nuit je dors ?...
Si, en effet désormais Cupidon, attise l'oeil des garçons
Sur les fesses des filles et souffle sur leur brandon,
Alors qu' un périnée musclé demeure sur la Terre,
En deçà comme au delà des Pyrénées, une vérité première
Et qu'avec Tony Duvert, toujours nous croyons
Qu'une tige pousse en vert quand on l'arrose bien par derrière...
Où irons nous ? Tous ensemble déclarons et braillons :
Oui, c'est la guerre !...
Jusqu'ici, donc, aux papillons de lumière et à ses roberts,
De Cindy Sander, nous préférions, c'était clair, ceux de Robert
Schumann_ les pectoraux, comme les papillons...
Des attributs des femmes s'excluaient les derrières ...
Tout juste réserve en cas de disette ou de guerre, ces dernières
Pour survivre aux rigueurs d'un siège, sans même lui accorder un bain,
Sans même l'essuyer dans leurs vilains haillons,
De leurs blanches mains, en tranchaient vite un brin !

Vénus hottentotes, de Willendorf ou de Lespugue,
Autrefois folles de la messe, et molles de la fesse;
Désormais callipyges ou de Brassempouy, vraies déesses,
Les grenouilles, de leur bénitier aujourd'hui vite fuguent :
Elles se sont musclées et agitent sous notre nez leur croupe d'airain!
Le combat devient par trop inégal !
Mes frères, dressons notre galgal !...

Si encore, fières guerrières, en dignes amazones vous sacrifiez un sein !...
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